Lorsqu'elle ne prend pas nécessairement soin d'elle, Odessa n'a pas grand chose de particulier, si ce n'est la pâleur de sa peau associée étrangement au flambant de ses cheveux. Ses yeux auraient pu être bleu ou verts, mais non, ils ont préféré être noirs. Ce qui je dois bien vous l'avouer lui donne un air étrange. Le noir de ses yeux fait ressortir plus encore le blanc de sa peau, à moins que ce ne soit le contraire, et ça lui donne un regard un peu trop intimidant pour ce qu'elle essaie de faire. Alors elle adoucit son visage avec différentes techniques de maquillage et des couleurs adaptées. La supériorité de l'homme sur la nature, ou dans ce cas précis, de la femme sur la nature.
Pour ce qui est de la corpulence il n'y a rien de notable, loin d'être un canon de beauté, elle est pourtant une jolie femme. Un mètre soixante trois pour une cinquantaine de kilos. Des formes, peut être un peu trop présentes mais ma foi bien arrangées par une garde robe choisie avec soin.

Rien de notable. Une fille bien commune sans ses atours.

Odessa est perçue comme une fille charmante. Ou plutôt piquante. Le genre de femme qu'on voudrait avoir pour trophée sur son mur des trophées. Cette fille pleine d'esprit qui se refuse et se donne juste assez pour faire envie. Et pourtant, elle n'est pas tendre, réputée pour ses piques à la fois aiguisées et bien senties. Elle a de l'esprit et on aime à recevoir ses compliments autant qu'on craint d'être sa cible. Elle en change assez rapidement pour ne pas lasser ni risquer de s'attirer les foudres. Elle dose caresses et tapes pour n'être vraiment détestée de personne. Et pour le moment ça lui réussit plutôt bien.


Son psy dirait d'elle que c'est la jalousie et un manque cruel d'amour maternel qui en fit la femme qu'elle est aujourd'hui. Effectivement, elle a un besoin de reconnaissance tel qu'elle a besoin d'être aimé de tous pour se sentir bien, et quand bien même elle y arriverait, ça ne serait jamais assez. Elle trouve toujours à jalouser quelqu'un, ce qui en fait une femme triste et insatisfaite. Elle passe beaucoup de temps à se perfectionner dans le but désespéré d'avoir toujours plus. Je ne voudrais pas être à sa place. Se forcer en permanence, nier ses sentiments, jouer avec ceux des autres. Il se pourrait bien que toute cette frustration finisse par la rendre malade. Vraiment malade.

Odessa est née il y a 28 ans dans la ville de Vol au Vent. Bercée par les légendes qui habitent ses murs et hantée par les rêves de gloire et de fortune dissimulés dans ses livres. Mais ce qui lui a le plus manqué je crois, c'est  l'amour d'une mère bien trop occupée à plaire aux autres pour s'occuper de sa fille. Bon, il faut bien avouer que ça lui a plutôt réussi. Elle avait une liste d'amants plutôt impressionnante et a pu vivre dans le luxe autant que faire se peut jusqu'à ce que sa beauté l'abandonne. La grande erreur de sa mère avait été de ne s'occuper que du physique, ainsi une fois sa beauté fanée elle n'avait plus rien pour les retenir. Odessa ne ferait pas cette erreur.

Si petite elle ne se rendait pas vraiment compte de la réalité des choses, et trouvait que sa maman était la meilleure des génitrices, elle déchanta lorsqu'elle dut se frotter a la réalité. Elle vit des mères aimantes et surtout présentes, des mères qui donnaient leur vie pour leur enfant pour leur mari, et la sienne était dans un lit, un nouveau lit, comme tous les soirs ou presque. Elle grandit seule et dut apprendre ça à la dure. Elle perdit sa..Candeur très tôt, alors que sa mère était non loin de là. C'était par intérêt, mais elle même n'en perçut aucun. La commença ce lent processus d'auto destruction et de jalousie. Elle perdait tout, et elle avait un besoin grandissant de gagner. Peu importe ce que c'était, ça devait devenir sa propriété.

Et la petite grandit, avec un but dans la vie, celui d'être appréciée, peu importe pour quelle raison, et de posséder, peu importe la chose. Alors pensez vous que l'idée de devenir espion lui fut aussi attirante qu'agréable. Et elle mit tout en œuvre pour le devenir. Cela passa par la fausse voyance, qui lui permit d'extorquer habilement des informations à la population sans devoir passer par la lubrique case de la couche multiple. Lentement mais surement elle s'est fait une place dans la société, appréciée, puis embourgeoisée au fil de ses efforts, elle ne compte pas s'arrêter là, et pourtant, dieu sait qu'elle le pourrait.

Et c'est là que tout a vraiment commencé. De par ses talents de diseuse de bonne aventure-de connaissances de la nature humaine, donc- elle eût assez d'informations sur tout le monde qu'on finit par la trouver intéressante. On vient voir la diseuse de bonne aventure comme on irait voir un psychologue. On y confie ses tracas, et pour peu qu'on y trouve un peu de compassion, on vide son sac, et sa bourse. Elle fut aimée par ses clients, puis approchée un jour par un homme qui n'avait pas l'air enclin à révéler quoi que ce soit. Elle manqua de peu de le jeter dehors, excédée par son hermétisme, mais elle fit bien de se retenir, il lui proposa un rôle un peu particulier. Elle bénéficierait de leur protection tant qu'elle aurait des informations à leur fournir. Odessa ne se risque pas trop à leur mentir, elle préfère glâner les informations subtilement, mais elle préfère surtout éviter de penser à ce jour funeste où plus personne ne lui fera assez confiance pour lui confier les peines de son coeur.

En tant que Nymphe elle est un peu versée dans la magie. Mais ayant préféré se concentrer sur comment amadouer les hommes, elle n'est vraiment douée que pour les sortilèges et enchantement qui altèrent la volonté et les idées du sexe opposé. Elle se débrouille, mais ne fait pas de miracles, loin de là.
Et il y a également cette capacité innée à influencer son interlocuteur en le regardant dans les yeux tout en le touchant, qui fut évoqué plus haut.