Comment décrire le physique d'une humaine banale ? Parce que oui, Varica est plutôt banale, moyenne. Une jeune femme de vingt-six ans, de taille moyenne, un visage passe-partout, un corps passe-partout. Elle est plutôt jolie avec ses cheveux bruns presque noirs et ses yeux d'un bleu perçant. Mais pas de quoi en faire une femme que tout le monde voit. Et ce n'est pas plus mal me dirait vous. Dans sa profession en tout cas. Pouvoir se fondre facilement dans la foule est indispensable. Malgré sa silhouette ni trop fine, ni trop grosse, avec juste ce qu'il faut ou il faut, Varica n'est pas le genre de femme fragile. Elle a grandi dans la rue, entre les ivrognes et les clients un peu violents de sa mère. Alors pour ce qui est de se défendre… ben elle se défend pas mal. Même si elle ne pourait rien faire face à un orc ou même tout simplement à un homme un peu costaud. Le fait de ne pas être très grande, 1m58 exactement, lui permet de se faufiler dans des espaces assez restreint même si d'autres races ont plus davantage dans ce domaine qu'elle. Pour ce qui est de sa façon de s'habiller… c'est un peu la même chose. Toujours des vêtements discrets. On ne sait jamais hein. Et plutôt sombre pour se cacher plus facilement.

On peut dire qu'il y a deux Varica. Une publique et une privé. La publique peut sembler froide, distante. Ne s'impliquant pas dans les affaires des autres, d'ailleurs, elle n'a que faire des personnes qui l’entourent. Calculatrice, manipulatrice, hautaine et cynique sont des adjectifs fréquemment utilisés par qui est étranger à cette femme de marchand. Mais pour les autres. Alors là, c'est une autre histoire. Eux connaissent une femme souriante, aimant rire tout en étant hyper sérieuse en mission. C'est une jeune femme passionnée, aimant et curieuse, dans le bon et mauvais sens. Et plus que tout, elle est des plus fidèle envers la Guilde. Bien que pacifiste dans l'âme, elle n'hésite pas à user de la force pour se défendre ou défendre un ami proche. Plutôt du genre discrète, elle ne dévoile jamais un secret venant d'un autre voleur, mais n'a pas de scrupule à se servir de ceux des autres pour son profits. Elle n'oublie pas d'où elle vient et attache une certaine importance à la manière donc les femmes sont perçues et ne s'entend guère avec celles qui choisissent la facilité comme l'a fait sa mère.

« Je ne serais jamais comme toi ! » C'est à ces mots que la jeune fille quitte la petite masure lui servant de demeure depuis sa naissance. Sa mère devait s'en douter, que jamais sa chère enfant ne laisserait un homme la toucher. Pas pour de l'argent, pas au risque de se retrouver avec un bébé sur les bras. Car c'est bien comme cela qu'elle est née. Une mère vendant son corps pour survivre et un père… même sa génitrice ne sait pas de qui il s'agit. Lequel de ses clients a permis sa naissance ? Varica ne le sait pas, et ne le saura probablement jamais. Et c'est mieux ainsi. Elle ne voudrait pas se retrouver devant cet homme profitant de la faiblesse des femmes. Elle lui coller sa main en travers du visage. Et pire encore, il pourrait vouloir s'occuper d'elle. Elle n'a jamais eu besoin de lui. Elle a toujours su se débrouiller. Après tout sa mère n'était pas vraiment là pour elle, trop occupée à satisfaire qui voulait bien d'elle pour quelques pièces. Les années ont passé et on peut dire qu'elle s'est élevée toute seule. Finalement, elle s'en est très bien sorti…

Même les années suivant sont départ. Elle a erré un peu dans les rues. Chapardant par-ci par-là de quoi manger, mendiant beaucoup. Mais toujours en gardant son honneur et sa dignité. Se refusant de finir comme celle qui l'a mise au monde. Elle n'aurait pourtant pas de mal à se faire une clientèle. Elle est plutôt jolie quoi que trop rebelle. Ça, elle doit le tenir de son père, probablement. Puis elle a grandi, trouvant le vol bien plus facile que la mendicité. Et bien plus rentable. Et puis il y a eu cet homme… Un « honnête marchand » qui l'a pris la main dans le sac, ou plutôt la main dans la poche. Croyant qu'il allait la dénoncer la jeune femme prit peur, pour la première fois de sa vie. Mais loin de prévenir les forces de l'ordre, il lui a fait une proposition qu'elle ne pouvait refuser. Il l'a hébergé, nourrit. Ils ont appris à se connaître et il l'a épousé.

C'est à ce moment qu'elle a vu son vrai visage. C'est un voleur. Un courtier pour être précis, et sa boutique, bien que réelle, n'est rien de plus qu'un moyen d'écouler les objets volés. On peut dire que c'est avec lui qu'elle a appris à vivre. C'est lui, qui lui a fait découvrir la Guilde, qui lui a fait intégrer ce milieu où elle se sent aujourd'hui parfaitement heureuse. Au fil du temps, la jeune femme s'est découvert une véritable passion pour les serrures. Enfin surtout pour le forçage de serrures. Elle est même devenue particulièrement douée pour cela. Elle en a même fait sa spécialité, peu de coffre ou de porte lui résiste...

Que dire sur sa spécialité ? Elle n'est pas du genre à grimper au mur pour trouver des entrées laissées ouvertes par mégarde, bien qu'elle en serait physiquement capable, ni du genre à perdre son temps au sol. Surtout quand un petit tour de crochet suffit à ouvrir la porte d'entrée. Et puis si une porte est fermée, peut-être qu'elle contient quelque chose de précieux. Il en va de même pour les coffres. Cela ne sert à rien de passer toute les défenses d'un bâtiment pour se retrouver comme une buse devant un coffre qui refuse de s'ouvrir. Alors Varica ne prend pas de risque et préfère avoir la capacité de tout fouiller plutôt que de passer à côté d'un gros diamant parce que le tiroir résiste un peu.